Le Réseau MARP-Burkina a organisé un atelier de formation au profit des membres COPROSUR des provinces du Zondoma et du Yatenga sur la gestion des risques de catastrophe. Tenu en 24 heures dans la salle de conférences des groupements Naam, cet atelier a regroupé les maires, les préfets, les représentants des services techniques et les représentants des OSC des provinces d’intervention. Abdou Dramane OUÉDRAOGO a présidé la rencontre au nom du maire de Ouahigouya.
Le réseau MARP-Burkina, depuis 2018, met en œuvre le projet sur la gestion à base communautaire des risques de catastrophe. Ce projet, à en croire Augustin OUÉDRAOGO, directeur technique du Réseau MARP-Burkina, se veut participatif et collaboratif afin de renforcer les capacités des acteurs au niveau des provinces et communes. Ce projet s’est donné pour objectif de mieux outiller les acteurs pour mieux répondre aux éventuels risques de catastrophe. C’est dans cette optique que le Réseau MARP-Burkina, en collaboration avec le CONASUR, a initié cette formation des acteurs locaux, dont son importance n’est plus à démontrer.
Pour le représentant du maire de Ouahigouya, Abdou Dramane OUÉDRAOGO, l’action du Réseau MARP sur la prévention et la gestion des risques de catastrophe est très salutaire. En effet, dit-il, les catastrophes engendrent des conséquences très lourdes dans les communes : « Souvent nos investissements, en une minute, sont détruites par des catastrophes qu’on pourrait prévenir. » Il poursuit en ces termes : « Nous savons tous qu’il n’est pas toujours simple de se trouver face à certaines situations de catastrophe sans savoir quoi faire. » C’est donc en ce sens que cette formation est appréciée à sa juste valeur.
A en croire Augustin OUÉDRAOGO, la réduction des risques de catastrophe fait partie des préoccupations mondiales en matière de développement. Qu’il s’agisse d’inondation, de vent violent, d’attaque acridienne, de feu de brousse ou de sécheresse, tous ces phénomènes sont imprévisibles et ravagent en peu de temps la vie des communautés, et brisent l’élan du développement.
Ces risques de catastrophe sont malheureusement présents au Burkina et la création du CONASUR et ses démembrements témoignent de la volonté du gouvernement de pouvoir répondre à ce besoin de réduire les risques de catastrophe. C’est pourquoi renforcer les compétences d’évaluation, de prévention et gestion des risques de catastrophe demeure un impératif et le Réseau MARP s’évertue à mener des actions dans ce sens pour une communauté plus résiliente, plus avertie et prévenue pour faire face aux risques de catastrophe.
Selon Bagassi Dominique YÉ, expert en réduction des risques de catastrophe, en gestion des situations d’urgence humanitaire et en relèvement post-catastrophique, formateur du jour, il est important que les acteurs soient outillés afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle dans la réduction des risques de catastrophe, qu’ils puissent connaître les différents outils de prévention et de gestion, et qu’ils puissent mener des actions sur le terrain en termes de prévention et de préparation. Aussi cette formation a-t-elle permis aux participants de savoir comment intervenir lorsque la catastrophe se présentera. Ils pourront ainsi apporter l’assistance et envisager aussi le relèvement d’éventuelles victimes de catastrophe.
Six modules ont été développés lors de cette formation pour permettre aux participants de repartir avec toutes les compétences en matière de prévention et de gestion de catastrophe :
- module concernant les généralités sur les risques de catastrophe, qui aborde les concepts qui sont utilisés ;
- module spécifique sur les outils d’évaluation des victimes lors des situations de catastrophe ;
- module sur les guides d’utilisation de ces outils ;
- module sur les normes humanitaires et aussi sur les systèmes d’alerte précoce ;
- module sur les mesures de réduction des risques de catastrophe et
- module relatif au relèvement post-catastrophe.
La région du Nord, pour rappel, vit chaque année des cas d’inondation ; elle n’est pas non plus épargnée par la sécheresse, sans oublier le phénomène de déplacements massifs de populations suite à la crise sécuritaire. L’ensemble de ces fléaux constitue, selon Dominique YÉ, des risques de catastrophe pour les populations. C’est pourquoi, selon lui, le contenu de la formation aborde tous les aspects qui, lorsqu’il est suivi avec intérêt, permettra d’atteindre les objectifs qu’ils se sont assignés.
Un appel a été lancé à l’endroit de la population afin qu’elle puisse utiliser l’ensemble des connaissances acquises pour prévenir et gérer les catastrophes. Dominique YÉ souhaite que les responsables des services déconcentrés ayant suivi cette formation puissent mettre en place des programmes et que les leaders communautaires puissent continuer la sensibilisation et interpeller les populations qui s’installent sur les zones inondables. Aussi a-t-il invité tous les partenaires à impliquer l’administration et les autorités dans leurs actions au profit des personnes sinistrées et déplacées, afin de contribuer à soutenir l’Etat dans ses actions de prévention et de gestion de catastrophe.
Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya