Le Réseau MARP Burkina est en consortium avec cinq autres ONG nationales du Burkina pour la mise en œuvre du projet reverdir le Sahel. Comme le nom du projet l’indique, il a pour objectif de lutter contre la désertification avec la méthode de Régénération naturelle assistée (RNA). Pour une durée de trois ans, ce projet est mis en œuvre dans plusieurs régions, et le Réseau MARP assure la mise en œuvre dans la région du Nord. À mi-parcours, le réseau MARP fait le bilan des réalisations.
La régénération naturelle assistée consiste à susciter une participation active des cultivateurs, pour protéger et gérer les repousses de leur champ, afin de recréer une végétation ligneuse. C’est dans cette optique que le Projet reverdir le Sahel se veut être un projet qui applique la méthode RNA dans le Sahel. Il est mis en œuvre dans trois pays : le Burkina Faso, le Sénégal et le Niger.
Les trois pays se sont engagés, d’ici à 2021, de mettre 200 000 hectares d’espace sous RNA. Concernant le Burkina Faso, c’est 15 000 hectares d’espace qui seront aménagés. Six ONG nationales se sont engagées à appliquer la RNA sur un espace de 15 000 hectares dans leurs zones d’intervention. Pour le Réseau MARP Burkina, il s’est engagé à mettre 3 000 hectares sous RNA dans la région du Nord, notamment dans les provinces du Yatenga et du Zondoma. Dans ces deux provinces le Réseau MARP Burkina intervient dans les communes de Gourcy, Lèba, Oula et Ouahigouya. Dans sa stratégie de mise en œuvre du projet, le Réseau MARP ambitionne de faire des plaidoyers auprès des communes afin qu’elles puissent intégrer dans leur PCD l’approche RNA comme une approche noble et viable de reverdissement au Sahel. L’un des objectifs du Réseau MARP est l’organisation et la formation des paysans, appelé ‘’paysans volontaires’’. Ils sont des volontaires de la RNA qui ont été réunis en comité RNA. Dans chaque village il y a un comité RNA composé de cinq membres. En tout il y a 36 villages dans les quatre communes. Pour le chargé de communication et du plaidoyer au Réseau MARP, Adama GNANOU, le bilan pour 2019 est satisfaisant car « des 3 000 hectares, 1 606 paysans se sont engagés volontairement à appliquer la RNA durant les 3 ans du projet, c’est-à-dire de 2019 à 2021, dans la région du Nord » . À en croire le chargé de communication, avec ce nombre des producteurs, à la fin du projet les résultats atteindront 3 241 hectares. « Nous sommes très satisfaits, au regard des résultats qui se dessinent bien » , a-t-il dit.
Pour Salam OUÉDRAOGO, conseiller municipal de la commune de Ouahigouya et du village de Somyaga, cette rencontre bilan qui fait l’état de l’aménagement des champs dans les quatre communes des provinces du Yatenga et du Zondoma est à apprécier. Pour lui les acteurs ont été motivés à travailler de sorte que, d’ici à 2021, les 3 000 hectares d’espace soient sous forme de RNA.
D’une manière générale, ce projet est à saluer parce qu’aujourd’hui la population du Yatenga et du Burkina Faso en général est en majorité constituée de cultivateurs. Cependant, aménager des champs d’agriculture est vraiment une œuvre très utile, qui va permettre aux paysans de récolter davantage pour lutter contre la faim.
Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya